Les grands principes de l’agroforesterie et ses impacts sur l’environnement
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L’agroforesterie consiste à associer différents arbres à des cultures ou à des élevages. Cette pratique agricole est employée par les acteurs de l’agroécologie. L’objectif est de favoriser la biodiversité et une meilleure gestion des ressources naturelles. Quels sont les principes de l’agroforesterie ? Quelles sont les différentes formes d’agroforesterie ?
Par Sandra Grès | Publié le 07/04/21 à 18h10
Principes de l’agroforesterie
L’agroforesterie repose sur le principe suivant. Par leurs racines, les arbres créent des conditions dans les couches profondes du sol favorisant l’alimentation en eau et en minéraux des cultures en surface. Les feuilles qui tombent des arbres améliorent la fertilité du sol, en apportant de la biomasse minéralisable. Des sols plus riches en matière organique sont plus fertiles et plus productifs, résistent mieux à l’érosion et aux aléas climatiques.
La présence d’arbres et de haies dans les champs permet d’obtenir une diversité d’espèces et d’habitats. La venue d’insectes pollinisateurs sur le site est ainsi favorisée, ce qui augmente le rendement de production. Les habitats des insectes auxiliaires et des prédateurs naturels des espèces dites nuisibles sont également multipliés, entraînant un biocontrôle (lutte biologique) par conservation.
Les arbres limitent la fuite des nitrates dans les couches profondes, donc réduisent la pollution des nappes phréatiques. Par ailleurs, les arbres absorbent le dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique, ce qui contribue à l’atténuation du changement climatique.
L’agroforesterie présente donc de nombreux avantages : recyclage de la biomasse et des nutriments, maintien des conditions de sol favorables à la croissance végétale, optimisation de l’utilisation des ressources, augmentation de la biodiversité et préservation de la planète vis à vis de la pollution et du réchauffement climatique. Les arbres et haies permettent également de diversifier les productions des agriculteurs : fruits, bois de chauffage, fourrage, bois d’œuvre… Le bois exploité peut ainsi constituer une source de revenu supplémentaire pour l’éleveur.
Les différentes formes
L’agroforesterie peut associer la production d’arbres avec des élevages d’animaux. Cette méthode agricole prend alors la forme de haies, de bocages, de prés-vergers, de prés-bois, d’alignements d’arbres fruitiers, au sein de zones d’élevage. Les prés-vergers permettent de fournir aux animaux de l’ombre et aux éleveurs des fruits ou du bois de chauffage… L’agroforesterie peut également associer la production d’arbres avec des cultures (céréales par exemple).
Ces différentes formes d’agroforesterie n’évoluent pas de la même façon en France : la surface des systèmes intra-parcellaires croît significativement, alors que les haies et les alignements d’arbres diminuent.